«Michael Jackson n’était pas un gros buveur de bière»
Elle fut longtemps la guitariste de Michael Jackson. Depuis, Jennifer Batten continue à jouer avec les plus grands et à aligner les projets. Jeudi, elle est l’invitée du 112.
L’essentiel: D’abord Michael Jackson, puis Jeff Beck. Comment faites-vous pour jouer aux côtés des meilleurs?
Jennifer Batten: Je présume que j’ai pas mal de chance. Aussi, le fait d’habiter à Los Angeles aide. En ce qui concerne Michael, j’ai répondu à une annonce dans le journal pour une audition. Il fallait juste envoyer une démo. Il y avait une bonne centaine de participants. Michael a apprécié. C’est bête de dire ça, mais ce fut aussi simple que ça.
Vous êtes l’une des très rares guitaristes féminins de renom. Quels ont été vos modèles?
C’étaient essentiellement des mecs. Je peux citer les Beatles, Jeff Beck, Chuck Berry, tous les grands. Je ne pense pas que le fait que ce soit un homme ou une femme qui joue importe beaucoup. C’est la musique, avant tout.
Quel type de personne Michael Jackson était-il avec vous en tournée? Traîniez-vous beaucoup ensemble en dehors des concerts?
On passait énormément de temps à répéter. Je me souviens que pour la tournée «Bad», on a répété plus de deux mois non-stop. Forcément, ça crée des liens. Après les concerts ou pendant les déplacements en général, c’était toujours extrêmement tendu à cause des fans qui le harcelaient. Il avait une trentaine de personnes qui veillaient à sa sécurité, à son bien-être, et souvent, il ne dormait même pas dans le même hôtel que nous. Mais, je ne dirais pas qu’il était distant, plutôt très professionnel. Excepté quelques virées à Disneyland, il ne sortait pas avec nous en boîte ou dans les bars. Cela aurait déclenché des émeutes. Et de toute façon, Michael n’était pas un gros buveur de bière (rires).
Vous arrive-t-il de regarder en arrière et de réfléchir sur votre parcours hors du commun?
Je ne me suis mise à penser à ces choses-là que lorsque j’ai appris la mort de Michael. Ça m’a fait un vrai choc, et je me suis dit que si j’étais là où j’en suis actuellement dans ma carrière, c’est grâce à lui.
Cela vous gêne-t-il que les gens vous posent tous le temps des questions sur Michael, plutôt que sur votre musique, en général?
Non, je comprends que les gens soient curieux. Après tout, j’ai vécu une période assez folle auprès de l’un des plus grands artistes de tous les temps. Tant que j’ai assez de café en moi, je peux continuer à répondre aux mêmes questions (rires).
De quoi allez-vous parler durant votre master class à Terville? Je vais surtout faire de petites démonstrations et parler de technique. Je vais aussi montrer des extraits de mon spectacle «live» interactif où je mélange son et image à l’écran.
Quels sont les styles de musique qui vous branchent actuellement?
En ce moment, j’écoute beaucoup de world beat music et du Prodigy. Je suis accro à tout ce qu’a sorti Peter Gabriel sur son label, Real World. J’aime les mélanges, les textures. Vous savez, j’ai écouté tellement de guitare dans ma vie, qu’aujourd’hui, ce qui me fait fondre, c’est le son d’une cornemuse (rires).
Recueilli par Kalonji-Willy Tshinza
http://www.lessentiel.lu/sortir/nightlife/story/26114333
Jeu 29 Avr - 9:54